Einstein sur Catherine Deneuve. Une pièce avant-gardiste. Un projet un peu fou (et démesuré). Faire jouer une pièce écrite de plus d’une heure mélangeant musique répétitive, rock, noise, grunge, néo classique, expérimental... par un orchestre de plus de 30 étudiants du conservatoire (violon, alto, violoncelle, contrebasse, clarinette, piano, voix, guitares électriques, vibraphone, basse...). 
Capturé lors d’un concert à la smac La Rodia.
J’écoutais à l’époque beaucoup la pièce « Mishima » de Philip Glass, et j’essayais de traduire son langage dans le rock. En gros mélanger des trucs à la Sonic Youth et du Philip Glass. Du noise répétitif.
Et j'avais tous ces artistes que j'adorais qui remontaient en moi: Cecil Taylor, et l'Art Ensemble of Chicago et toute la musique avant-gardiste new-yorkaise comme celle de John Zorn. Et puis Benjamin Britten toujours. J'avais envie de toute mixer, tout mélanger pour faire une oeuvre personnelle et inédite.
J’essayais aussi de mettre de la poésie dans tout ça. Je me souviens que j’essayais d’écrire certains passages de cette musique en relisant "Les Chants de Maldoror" de Lautréamont et "Je me souviens" de Georges Perec. Et puis aussi traduire ce que je ressentais en regardant (et en écoutant) les tableaux d’Edgar Degas. Tout ça était assez naïf.
Je me suis aussi laissé inspirer par les timbres, les énergies et les respirations de cet orchestre atypique pour compléter et écrire des pièces complémentaires pour construire et écrire les couches successives et les moments au sein de cette vaste pièce qui est passée de 45 mn à 1h15 en quelques mois.
Les transitions sont importantes. On entend un petit penchant pour le bruitisme mais un violon annonciateur d’une beauté à venir fait toujours entendre sa voix.
La véritable pièce « Catherine Deneuve » composée pour l’actrice quelques années plus tôt à l’époque de mon Double Trio n’arrive seulement qu’au bout de 28 minutes.
Avant il s’agit bien de jouer une certaine relecture rock de la pièce « Einstein on the beach », dont j’avais également composé une autre transposition avec mon groupe iN Yr SHOES avec la pièce de musique répétitive rock « Einstein on the bitch ».
Bref plusieurs angles ou facettes d’une même pierre-pièce façonnée de différentes façons. Les effets de masse sonores et le bordel organisé à la Cecil Taylor ressortent bien, et c’était clairement jouissif et réjouissant de faire des gros bordels à 33 musiciens.
Mes complices de l’époque dans le crime (musical) Etienne Demange et Julien Prêtre ont grandement participé au résultat final de cette musique.
Enjoy!